Le clip de la chanson « Na ndenge ya mabe te » est disponible depuis vendredi 19 mars 2021. Celui qui se fait appeler « Kinglesh » a bien choisi son décor sur lequel il doit poser ses multiples questions sensibles qui touchent le social, la politique et la justice en RDC.
Plus de quatre heures après sa mise en ligne sur YouTube, le morceau a déjà été suivi par plus de 6.000 personnes. Habillé en noir-blanc dès le début du clip, Alesh se place devant une assemblée dans une salle à qui il demande la permission pour poser ses questions. « Où habite le gouverneur de la ville de Kinshasa, reste-t-il sur place où il logerait ailleurs ? », pose-t-il comme première question devant un groupe de trois personnes attablées devant l’assemblée faisant office des juges à un procès.
A Kinshasa comme ailleurs, les populations sont livrées à leur triste sort, affirme Alesh. Les décisions prises par le gouverneur ou les lois votées ne sont pas de stricte application. La loi sur l’interdiction de la pollution sonore produit par des églises et bars est restée lettre morte.
Dans l’assemblée, on peut voir les gens faire signe à la sécurité d’arrêter le chanteur pour avoir dénoncé ce fait. « Mental engagé », son autre sobriquet, dénonce également la non-tenue des promesses du président de la RDC Félix Tshisekedi aux populations meurtries de l’Est du pays. (Na ndenge ya mabe te) « Ne prends pas ça mal », dit-il souvent avant de poursuivre « Quelles sont les nouvelles de Beni, le QG de l’armée s’y est déjà installé comme promis ou encore quand vas-tu t’y installer », pose-t-il comme questions au chef de l’Etat avant de demander qu’il ne soit pas arrêté contrairement à ce que l’on voit dans le clip.
Alesh montre comment il sera emmené par les forces de sécurité alors que plus loin il va montrer les FARDC en plein combat. Kinglesh demande aux autorités militaires de répondre elles-mêmes à cette question « Vos agents font-t-ils bien leur travail », signifiant que c’est une question, pas une affirmation. Il aborde aussi les questions de la justice principalement le « Procès 100 jours » qui a abouti à l’arrestation du chef du cabinet de la République avec quelques agents de l’administration publique. Mental engagé dit que c’est bien mais, d’après lui, tout reste flou jusqu’à présent.
Plusieurs images de bavures des agents de l’Etat sont montrées tout au long de ce clip pour illustrer la réalité du message qu’il veut faire passer. Quatre minutes de pure polémique que suscite ce single sur les réseaux sociaux où l’on voit des internautes féliciter l’artiste pour ce courage dont il ne cesse de faire preuve.