Le président du parti politique Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé), Martin Fayulu, plaide pour l’exhumation du rapport Mapping, et il exige aussi l’établissement d’un tribunal pénal international pour la République démocratique du Congo (RDC).
Il l’a dit le mardi 2 août 2022, au cours d’une cérémonie organisée à Kinshasa en marge de la commémoration du « génocide congolais ».
Selon Martin Fayulu, cette journée commémorative du « génocide congolais » s’inscrit dans le cadre de l’engagement de chaque congolais dans la lutte pour la paix en RDC, surtout dans sa partie Est.
« Les Congolais sont en train d’être tués simplement parce que Dieu leur a donné un pays extrêmement riche en minerais et ressources naturelles. Nous commémorons cette journée de génocide congolais pour dire au monde entier et à l’organisation qui gère le monde, aux Nations-Unies, que justice soit faite pour les Congolais », a t-il déclaré.
Et d’ajouter : « C’est pour cela que nous devons signer cette pétition pour demander au secrétaire général des Nations-Unies qu’il est plus que temps, plus qu’urgent qu’on puisse établir le Tribunal pénal international pour la RDC ».
Par ailleurs, plusieurs Congolais de Kinshasa et de la diaspora se sont réunis à la Place des « Évolués » située dans la commune de la Gombe, pour manifester contre les massacres des Congolais sur toute l'étendue de la RDC.
Contexte
En effet, depuis plus de 25 ans, l’Est de la RDC s’avère être le territoire le plus durement touché par les atrocités depuis la Seconde Guerre mondiale. Entre guerres, viols et famines, les victimes directes et indirectes sont innombrables.
Experts et historiens se livrent à une guerre des chiffres concernant le nombre de morts qui, selon les études, s’établit à entre plusieurs centaines de milliers et plusieurs millions de personnes.
En 2008, l’International Rescue Committee (IRC),une organisation non gouvernementale américaine (ONG), tirait un bilan de 5,4 millions de morts sur la période 1997-2008. Il est triste de constater qu’aujourd'hui encore, la RDC compte de nombreux groupes armés qui opèrent dans sa partie Est. Les plus violents s'appellent les M23, les FDLR, les ADF ou les groupes d'auto-défense, les Maï-Maï.
Quid du génocide et Rapport Mapping ?
D’après la définition établie par l'ONU en 1948, "le génocide est un crime contre l'humanité tendant à la destruction totale ou partielle d'un groupe national, ethnique, racial ou religieux".
Pour rappel, le rapport de Mapping de l’ONU a été élaboré par le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, et décrit les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire commises en RDC entre mars 1993 et juin 2003.
Il s'agit d'un document dense et détaillé, basé sur des recherches extensives et rigoureuses, effectuées par une équipe d’une vingtaine de professionnels congolais et internationaux en matière de droits humains, sur une période de 12 mois.
Le rapport examine 617 des incidents les plus graves survenus dans tout le Congo sur une période de 10 ans et fournit des détails sur des cas graves de massacres, de violence sexuelle et d'attaques contre des enfants, ainsi que d’autres exactions commises par une série d’acteurs armés, notamment des armées étrangères, des groupes rebelles et des forces du gouvernement congolais.