A partir de ce samedi 28 mars, les Kinois s'apprêtaient à vivre quatre jours de confinement total jusqu'au mercredi 1er avril. Les habitants de Kinshasa ont pris d'assaut différents marchés, supermarchés et boutiques pour s'approvisionner en biens de première nécessité. Les prix sur le marché des articles avaient quasiment doublé voire triplé.
Les autorités provinciales qui avaient pris cette décision du confinement intermittent de quatre jours le jeudi 26 mars dernier sont revenues sur leur décision ce vendredi 27 mars en milieu de la soirée. Elles ont annulé cette mesure de confinement total évoquant les bousculades et spéculations des prix des denrées alimentaires sur le marché.
Les Kinois sont en colère après l'annulation tardive de cette mesure. C'est le cas de Lina mère de deux enfants rencontrée à la cité Anciens Combattants dans la commune de Ngaliema: " Je suis très en colère après cette annulation tardive alors que nous nnous sommes même endettés pour nous approvisionner à des prix exorbitants. Cette mesure devrait intervenir tôt le matin sinon qui va nous rembourser?", se pose-t-elle la question avec de colis en mains.
La nouvelle a vite circulé que les plus chanceux expriment un soulagement total alors qu'ils n'avaient pas d'argent pour une petite provision durant ces quatre jours de confinement annoncés. " je ne savais pas par où commencer, je suis soulagé d'apprendre la décision. C'était une punition pour moi car je me demandais comment faire pour survivre pendant ces jours alors que je dois vendre tous les jours pour gagner mon pain quotidien", explique Esaïe tenancier d'une cabine téléphonique.
Dans certains coins où la nouvelle s'était vite propagée les habitants ont vidé les marchés, supermarchés et boutiques renonçant à certains achats à des coûts très élevés.
Le coût d'un sac de 25 Kg de semoule de maïs qui se négociait à 30.000 Fc était passé à 60.000 Fc au marché Gambela. C'est le cas du carton de poisson salé qui se vendait désormais à 90$ au lieu de 60$ USD comme d'habitude. Jusque tard la nuit les Kinois continuaient à s'approvisionner en vivres dans différents coins de la capitale.