Les fumeurs du tabac courent de graves problèmes de santé selon plusieurs études scientifiques. Ces personnes polluent également l’air selon les défenseurs de l’environnement et professionnels de santé. L’air contaminé avec la fumée de la cigarette nuit également à la santé de non-fumeurs, qualifiés de “fumeurs passifs”. Ils développent autant de maladies que les consommateurs du tabac. A Kinshasa, à l’absence de lois efficaces pour la consommation du tabac en public, les fumeurs exposent les autres personnes à de maladies. Certains kinois ignorent complètement les conséquences liées à la consommation du tabac et les risques pour leurs proches, qui eux, ne fument pas.
"Fumer est préjudiciable à la santé", cette phrase est mentionnée sur tous les paquets des cigarettes, ce qui fait qu'elle est connue de tous les fumeurs comme les non-fumeurs. Cependant, elle n'est pas prise en compte chez la plupart des fumeurs dans la ville de Kinshasa. Les Kinois fument dans les restaurants, les marchés, les hôtels, les parcs et tant d’autres endroits publics. Les coins pour fumer ne sont pas aménagés dans la capitale congolaise.
Joël Kanku et âgé de 23 ans et fait du carwash dans la commune de Lingwala. Il consomme le tabac depuis l’âge de 19 ans et ignore en grande partie les conséquences qu’il court en consommant du tabac: “ça fait 4 ans que je fume et je ne m’en passe plus. Les blancs (les occidentaux) eux-mêmes qui en fabriquent en consomment, j’estime que ce n’est pas mauvais. Fumer déstresse. On en fabrique pour être consommé, moi je ne vois que le côté positif des choses. Ce qui est sûr on finira tous par mourir”, dit-il en minimisant les faits. Joël ignore les risques qu’il fait courir autres en fumant n’importe où et à n’importe quel moment.
Le tabac peut provoquer plusieurs maladies. Des cancers, en particulier celui des poumons, de la gorge, des voies urinaires et du système digestif. Mais il provoque aussi l'artériosclérose, due au monoxyde de carbone. Quand cela arrive au cœur ou cerveau cela peut provoquer un infarctus myocarde.
Les recherches démontrent que le risque de développement d'un cancer au poumon a augmenté de 20% chez les femmes dont les conjoints fument du tabac, 30% chez les hommes non fumeurs dont les conjointes fument régulièrement et 12 à 19% chez les non-fumeurs exposés par la fumée du tabac dans les endroits publics. C’est qui a été conclu par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), qui fait partie de l'OMS.
Elyse Mukuta habite la commune de Kinshasa. Elle ne fume pas mais fréquente souvent les fumeurs. Mais elle ignore qu’elle court les risques d’attraper les maladies liées au tabagisme en restant en fréquentant les fumeurs. “Je suis tout le temps à la fumée du tabac où je vis et je trouve ça normal vu qu’il y a beaucoup de fumeurs dans la parcelle. Je ne savais pas que je pourrai courir un grand risque juste en restant dans cet environnement car je ne fume pas”, relate cette dame, surprise.
Le tabac peut donc aussi provoquer des maladies respiratoires telles que la bronchite chronique ou l'emphysème qui empêche le fonctionnement normal des poumons, nécessitant la respiration avec un masque à oxygène.
C'est depuis 2005 que la RDC a ratifié la convention cadre de lutte antitabac. Cette convention exige aux pays ayant confirmé ladite fonction de prendre des mesures législatives, exécutives et administratives efficaces pour prévenir et réduire la consommation du tabac. C’est éviter l'exposition de la fumée du tabac afin de protéger les non-fumeurs des maladies liées au tabagisme.
12 ans après cette ratification, la RDC n'a toujours pas de mesures législatives efficaces pour la lutte antitabac. L'arrêté 010 a été jugé peu efficace et non conforme par le secrétaire de la convention cadre de lutte antitabac de l'OMS, lors de sa mission d'évaluation en 2015 en République Démocratique du Congo.
Déborah Massamba/stagiaire