Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, fait face à une pénurie d'eau dans plusieurs communes. Les communes de Ngaliema et Mont-Ngafula ont la réputation d'être les moins servies à cause de leur situation géographique montagneuse mais les autres communes aussi ne sont plus épargnées. C'est le cas des communes de Kasa-Vubu, Kalamu ou encore Ngiri-Ngiri.
Dans le quartier Kauka dans la commune de Kalamu l'eau coulait chaque jour au robinet mais ce n'est plus le cas. Maman Agnès et ses trois enfants ne conservaient pas de l'eau dans la maison mais actuellement ils en ont l'habitude :"Je vis dans ce quartier depuis sept ans et nous n'avions pas eu de problèmes d'eau comme aujourd'hui. Je n'avais que de récipients pour conserver 100 litres d'eau parce qu'on en avait tous les jours. Mais aujourd'hui je suis à une conservation de 600 litres parce que l'eau ne coule que deux ou trois fois la semaine", explique cette dame d'une quarantaine d'années.
La même situation se remarque dans la commune de Kasa-Vubu où on l'on constate un mouvement de populations avec des récipients en mains. Ici l'eau coule parfois à tour des rôles, chaque avenue étant servie au moins une fois la semaine. Ce qui pousse les habitants des autres avenues à aller chercher ailleurs moyennant quelques billets de banque.
Sur l'avenue Makanza, l'eau ne coule pas au robinet depuis plusieurs mois. La Regideso consciente de la situation n'y dépose plus les factures. Les habitants de ce coin recourent à un forage situé non loin de l'Eglise Kimbanguiste sur l'avenue Assossa.
Une foule est perceptible matin midi soir à cet endroit. Sceaux, bidons, tonneaux et autres récipients sont déposés à même le sol. L'eau est payante à partir de 100 Fc à 1.000 Fc. La tension est palpable car chacun est pressé et ne veut laisser l'autre s'approvisionner en premier lieu. Les femmes sont plus nombreuses entourant le gérant qui distribue l'eau à l'aide d'un tuyau.
Une dame dépense quotidiennement près de 3.000 Fc pour remplir pleinement ses récipients et s'en plaint: " J'ai emménagé dans le quartier il y a trois mois et je n'ai jamais payé une facture d'eau. L'eau ne coule que très tard la nuit et une fois par mois. Je débourse au moins 3.000 Fc pour l'eau chaque jour et c'est beaucoup car c'est un budget que je n'avais jamais prévu", regrette-t-elle dépitée.
Le bureau de la Regideso n'a jamais répondu aux préoccupations de la population de ce coin. Dernièrement une équipe de cette société nationale avait fait la ronde de quelques avenues pour inciter les ménages à s'acquitter de dettes antérieures mais elle a été chassée et chahutée par les habitants du coin.